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Se libérer de l’égo ou accueillir ce qu’il se passe en soi ?
Il est vrai que ‘se libérer de son égo’ est très perturbant pour notre identité car cela conduit à ne plus se percevoir comme un être différent / séparé des autres. Dans ces conditions, il est plus acceptable de chercher à modifier son égo pour faire en sorte d’avoir une meilleure représentation de soi, pour aller vers un bien-être.
L’égo est un des concepts centraux de l’éveil de conscience et, plus largement, de la spiritualité. Il y est constamment question de se libérer de son emprise. Qu’entend-on par là ? À quoi cela mènerait-il de s’en libérer ? Peut-on s’en libérer et comment ?
Et si on choisit plutôt de ‘s’aimer soi-même’, peut-on composer avec son égo pour y parvenir ?
Nous allons approfondir ces points dans la suite de l’article.
Quelques rappels de philosophie bouddhiste
Dans la philosophie bouddhiste comme dans le taoïsme, nous ne sommes pas séparés les uns des autres, nous faisons partie d’un ‘grand Tout’. De ce ‘grand Tout’, le Vide, est née notre forme et sa destinée est de retourner au Vide.
Sous sa forme incarnée, la conscience de l’homme – son égo – oublie qu’il vient et fait partie de ce ‘grand Tout’, alors que son être profond se fond toujours dans celui-ci. L’illusion de la séparation d’avec le ‘grand Tout’ faire vivre chez l’homme un besoin fondamental de retour à l’origine, c’est-à-dire de retour vers le Vide, la non-séparation. Cela s’exprime par exemple dans notre vie extérieure par la recherche quasi permanente d’un être avec lequel fusionner dans l’amour.
Afin de répondre à ce besoin de retour à l’origine, il est nécessaire de transformer ce qui est dans la forme vers le vide : c’est le besoin d’apprentissage qui va chercher à sublimer toute situation vécue, c’est-à-dire à la transposer sur un autre plan.
Le vide n’est pas différent de la forme, la forme n’est pas différente du vide.
(Sutra du cœur – tradition Zen)

Qu’est-ce que l’égo ?
L’égo n’a pas d’existence propre. C’est le système de fonctionnement de notre personnalité. Il est complètement lié à notre forme incarnée : il n’existe pas avant la naissance et n’existe pas après la mort.
Il se voit comme une entité vivante, séparée de ce qui l’entoure. À travers notre mental, nous nous identifions totalement à lui et nous oublions notre appartenance au ‘grand Tout’.
Comme tout système en fonctionnement, il cherche à ne pas disparaître, à ne pas « mourir ». Il met donc tout en œuvre pour protéger son fonctionnement et renforcer son système de protection.
Pour lui, accéder à la conscience de la non-séparation signifie « mourir » puisque ce serait la fin de sa croyance d’être un être séparé.
Comment l’égo se forme et sur quoi il repose
Le fonctionnement de l’égo se met en place dans la période de notre naissance : au moment de la conception, c’est-à-dire quand notre corps prend forme par la rencontre des biologies du père et de la mère, le vécu et le ressenti de nos parents des neuf derniers mois et de l’instant s’inscrivent dans notre biologie. Le même phénomène se prolonge pendant la grossesse, au moment de la naissance et au cours des neuf premiers mois de vie (L’empreinte de la naissance – Brébion). Tout stress vécu pendant cette période de vingt-sept mois est perçu comme un danger de mort au niveau de la biologie. Celle-ci doit trouver une solution pour se protéger et elle la trouve dans le vécu des parents. Des conclusions, considérations, jugements sont alors posés et forment une structure de survie.
Cette structure de survie est le fondement de la formation de notre égo.
L’ego naît dans la période de 5-12 mois de vie quand l’enfant se voit comme séparé des autres (de sa mère pour commencer) et quand la conscience de soi apparaît.
À compter de ce moment-là, l’ego va fonctionner à partir de la structure de survie, tout d’abord en réactivant les mécanismes de la structure par un re-senti en fonction de ce que l’enfant va vivre, puis en l’utilisant comme une référence de fonctionnement.
C’est ainsi que chacun a une personnalité différente des autres et que chacun aura une réaction différente à une situation donnée. Cette réaction prend sa source dans un inconscient inscrit dans notre biologie.
‘Se libérer de l’égo’ : qu’entend-on par là ?
Cela est souvent compris comme une injonction à rejeter l’égo en bloc. Il est alors confondu avec l’égocentrisme qui ramène tout à lui-même et qui se fait passer en priorité. Dans cette compréhension, toute l’attention se porte avec volonté sur les autres et tout ce qui concerne le fait de s’inquiéter de soi-même ou de prendre en compte ce qui peut être touché en soi dans une situation donnée est rejeté. Dans cette façon de faire, il n’y a aucune libération de l’égo : la ‘volonté’ de se tourner vers les autres est un choix au niveau du mental et c’est une tentative de contrôle de la part de l’égo ; le rejet de ce qu’il se passe en soi ne fait que nier le fonctionnement de l’égo et ne diminue nullement son influence. C’est une des manières pour lui de se protéger des perceptions jugées comme dangereuses.
Se libérer de l’égo, c’est en fait faire en sorte de ne pas lui laisser le contrôle de notre vie, que nos réactions et nos façons d’être ne soient pas dictées par notre structure de survie.
Que veut dire l’homme est souvent son pire ennemi ?
J’ai un ennemi parce que j’ai un « moi »
Si je n’ai plus de « moi », je n’ai plus d’ennemi.
(Tao Te Ching, Lao Tseu – traduction de Guy Trédaniel, chapitre 13-extrait)

De la pertinence de s’aimer soi-même
Si le choix n’est pas de rejeter l’égo, on peut choisir de le modifier pour faire en sorte d’être plus en accord avec soi, faire en sorte de s’aimer soi-même.
Mais, en se considérant comme étant ‘moi’, c’est-à-dire la personnalité qu’on croit être, séparée des autres, et en cherchant à aimer ce ‘moi’, on reste identifié au système de fonctionnement de notre égo. Or, parmi les conclusions classiques de la structure de survie, on trouve des phrases du genre : « je suis une mauvaise personne », « je ne suis pas parfait(e) », « je suis incapable »… En restant au niveau du mental, par exemple en se répétant qu’on s’accepte tel qu’on est, qu’on se pardonne , etc…, on reste à l’intérieur de l’égo et on ne peut pas agir sur les conclusions qui restent dans notre inconscient.
Par ailleurs, notre système attire des situations qui justifient ces conclusions dans notre vie. C’est le mécanisme de la loi d’attraction : celle-ci est aussi sensible à notre inconscient qu’à notre conscient. Ces situations vont donc contrecarrer nos tentatives de s’aimer soi-même et justifier les conclusions de l’inconscient, tant qu’elles resteront actives.
Libération de son égo : accueillir sans refouler ni s’accrocher
Les situations de notre vie attirées par le jeu de la loi d’attraction à partir de notre inconscient peuvent être considérées de deux façons : soit elles sont prises comme des justifications du système, soit elles sont des occasions en or de prendre conscience de son inconscient et de répondre aux besoins du retour à l’origine et d’apprentissage.
Il s’agit alors d’accueillir ce qui constitue notre système, sans le refouler ni s’y identifier. L’identification conforte l’information dans une vérité et le refoulement la renforce par l’opposition.
Il est nécessaire d’accueillir ce qu’il se passe en soi, pleinement et sans jugement, afin de pouvoir le transformer. En accueillant l’information telle qu’elle est et pour ce qu’elle est (juste une information), elle peut passer de la forme au Vide. C’est là que survient la libération de son égo. Il n’est pas modifié, il est simplifié. Il a moins de force et notre conscience de l’instant peut choisir librement de le suivre ou pas.

Ainsi, la Sage
peut agir sans rien faire
et enseigner sans prononcer un mot.
Les choses arrivent et elle ne les arrête pas ;
les choses disparaissent et elle les laisse aller.
(Tao Te Ching, Lao Tseu – traduction de Guy Trédaniel, chapitre 2-extrait)
Cette libération amène immanquablement à être en accord avec son soi profond (non séparé du « grand Tout ») et à être en accueil inconditionnel des personnes que l’on rencontre. Nos actions et façons d’être peuvent être nourries par le « grand Tout » plutôt que par notre structure de survie.
Article proposé par Marie Freslier, qui vous propose ses compétences en accompagnement selon La Pratique de l’Instant, des massages bien-être et Fasciathérapie M.E.R. (Myofascial Energetic Release) à Lure (70200) ou Luxeuil les Bains (70300)
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