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Le soutien aux personnes en situation de harcèlement

En finir avec le concept de Pervers Narcissique

Étant moi-même passé par de telles situations, et ayant approfondi différentes approches pour me sortir d’affaires, j’ai une compréhension particulière du phénomène, que j’utilise pour accompagner les personnes en difficulté.

1- Qualifier la situation

Les prises de consciences me sont venues principalement du livre de Marie-France Hirigoyen (psychiatre) : “Le Harcèlement Moral – La Violence Perverse au Quotidien” (1998) aux éditions Syros.

Elle se place délibérément dans le vécu d’une victime afin de définir la situation, où la personne qui a les comportements faisant souffrir est appelée “PERVERS NARCISSIQUE”.

Cette approche s’appelle la victimologie. Puis à la fin du livre elle ouvre à nouveau sur une approche systémique.

Notamment, elle liste les comportements utilisés dans un contexte social pour déstabiliser une personne :

se moquer de ses convictions, de ses choix politiques, de ses goûts,
le ridiculiser en public,
le dénigrer devant les autres,
le priver de toutes possibilité de s’exprimer,
se gausser de ses points faibles,
faire des allusions désobligeantes, sans jamais les expliciter,
mettre en doute ses capacités de jugement et de décision.

couverture du livre le harcèlement moral, la violence perverse au quotidien par Marie France Hirigoyen

Cette approche a un avantage énorme et un gros défaut. L’avantage est que cette qualification claire de la situation permet à une “victime” de reconnaître ce qu’elle subit. Le défaut est qu’il faut étiqueter une personne de “pervers narcissique”. Porter une accusation de harcèlement est un acte grave qui peut desservir les intérêts de la personne et qui est souvent au-delà de ses capacités. D’où l’importance d’en finir avec le concept de “pervers narcissique”, qui en lui-même constitue une violence perverse contre une personne. Je précise que ce concept est avant tout un concept médiatique et qu’il n’a pas été théorisé par une approche universitaire reconnue. A la place, il semble plus judicieux de se focaliser sur les comportements problématiques et de mettre en lumière la menace qu’il font peser sur l’équilibre psychique de la personne.

2- Le processus de destruction psychique

Sans rentrer dans les détails, il y a une première phase où la victime va idéaliser son agresseur, puis un coup de théâtre où elle va être mise en sidération et perdre ses capacités de réagir, de se défendre. La personne est alors envahie par des expériences émotionnelles désagréables comme la rumination, le doute et la culpabilité. Elle est très tendue et s’épuise à tenir dans une lutte qu’elle ne comprend pas, dans laquelle elle se sent impuissante. Les symptômes les plus visibles à l’extérieur sont l’épuisement et une détresse qui se lisent sur le visage.

Aider une personne à prendre conscience que ce qu’elle vit et à mettre des mots sur son expérience difficile est une étape cruciale de son rétablissement.

Nicolas gros vous accompagne pour vous aider face au pervers narcissique. A retrouver dans l'annuaire des thérapeutes de Vitalsace

3- Soutenir la personne

Apporter un soutien empathique à une personne dans une telle situation, c’est comme donner un bol d’oxygène à une personne en train de se noyer. Elle ressent un soulagement. Aider la personne à qualifier et normaliser la situation sans tomber dans la paranoïa du concept de “pervers narcissique” lui permettra de prendre conscience des risques sur son équilibre psychique et qu’elle a besoin d’entreprendre des actions pour changer quelque chose à la situation.

Il est cependant très difficile de se représenter la souffrance intérieure pour une personne n’ayant pas elle-même été dans une telle situation. Le comportement classique, qui n’est pas aidant, et de bousculer la personne en l’incitant à se reprendre, à réagir et à se reprendre en main. Ce n’est pas aidant parce que cela va renforcer la culpabilité ressentie par la personne au lieu de l’aider à s’apaiser. Lors de mon burnout, c’est une thérapeute ayant elle-même vécu un harcèlement qui a été capable d’entendre mon vécu intérieur, de m’apporter de la compassion, et de me faire entrevoir la possibilité d’une amélioration.

Il est impératif de vérifier que la personne est bien suivie médicalement et de la rediriger, si besoin, vers un médecin qui pourra évaluer son état de santé et prescrire les mesures nécessaires.

4- Ouvrir sur l’approche systémique

Selon Marie-France Hirigoyen, une situation de harcèlement moral est d’abord un conflit de valeur. Faire des aller-retours entre le vécu intérieur de la victime, où réellement elle est mise en danger par les comportements d’une autre personne, et une approche plus globale sur les valeurs et les représentations mentales associées, permet de normaliser la situation, de rassurer, et de préparer la mise en place de solutions constructives.

Par exemple, dans un contexte professionnel, il est déconseillé pour une victime d’aller voir son chef en accusant un collègue d’être un pervers narcissique. Mais il est possible d’utiliser les mots d’une approche systémique pour expliquer que la situation n’est plus tenable.

Conclusion : Vers une approche plus juste et pragmatique

Plutôt que de chercher à désigner un coupable en apposant l’étiquette de « pervers narcissique », il est plus efficace et aidant de reconnaître les dynamiques relationnelles problématiques et leurs effets destructeurs sur l’équilibre psychique d’une personne. Se concentrer sur les comportements et leur impact permet d’éviter les dérives accusatoires et ouvre la voie à des solutions concrètes et adaptées.

L’accompagnement des personnes en situation de harcèlement passe par une reconnaissance empathique de leur souffrance, un soutien adapté et un cadre sécurisant qui leur permet de retrouver du pouvoir d’action. En adoptant une approche systémique, il devient possible de transformer la situation en identifiant des leviers de changement, que ce soit sur le plan personnel ou institutionnel.

En définitive, la sortie du harcèlement ne se trouve pas dans la désignation d’un « bourreau », mais dans la réappropriation de son propre espace psychique et relationnel. C’est cette démarche qui permet de reconstruire une vie plus sereine et équilibrée.

Article proposé par Nicolas GROS, qui vous propose ses compétences en hypnose thérapeutique, énnéagramme et analyse transactionnelle à Mulhouse (68100) et Riedisheim (68400)

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